Яхтинг во Франции и Монако

C’est la partie cachée de l’iceberg. La saison 2017 des meetings vient à peine de refermer son rideau, que les retours d’expériences et les réflexions pour 2018 se doivent d’être abordés.
La Convention de France Spectacle Aérien se veut dorénavant l’un des passages obligés de ce travail hivernal. Pour sa quatrième édition, celle-ci a rassemblé plus de 150 acteurs du spectacle aérien. Les protagonistes se sont ainsi réunis en toute bienveillance les 24 et 25 novembre pour échanger sur l’organisation, la sécurité, les faits passés, les problématiques actuelles et partager leurs bonnes pratiques. C’est là toute l’essence de l’association.

Les racines des meetings

Jean-Noël Bouillaguet, président de FSA, ne manque pas de le rappeler dans son édito : l’optimisme et la volonté sont les maîtres mots de l’activité du spectacle aérien. « Etre organisateur, c’est être courageux, être responsable, c’est montrer au plus grand nombre le monde de l’aviation civile et militaire. S’il n’y a plus d’organisateurs, il n’y a plus de meetings. »

Et il en faut, du courage et de la responsabilité. Au cours des échanges, certains ne manquent pas de rappeler l’engagement de fonds, parfois personnels, qui sont le leur. L’envie de partager une passion, au risque de tout perdre. Mais l’envie est bien là. Il faut alors trouver des solutions, être force de propositions dans un contexte actuel compliqué qui a engendré l’annulation d’une quinzaine d’événements cette saison. Car ces spectacles aériens sont bel et bien d’utilité publique. « Trop souvent nos manifestations sont perçues comme un terrain de jeu pour enfants gâtés », déplore Jean-Noël Bouillaguet. Peut-être par méconnaissance. Et c’est bien connu, la méconnaissance engendre les préjugés.

Il faut donc répéter inlassablement l’utilité des meetings. Les meetings aériens sont nécessaires à notre époque. A l’heure d’un manque de repères, ils véhiculent de nombreuses valeurs et permettent la sauvegarde du patrimoine aéronautique, l’un des fleurons de la France. Dans un contexte de doutes, ils sont un vecteur d’éducation et un moyen de recrutement. En ces temps de méfiance, ils sont le témoin des années de compétitivité industrielle, des années volontaires, aventurières et audacieuses. A l’ère de l’individualisme, les meetings offrent un moment de partage, accessible à tous.

Un moteur : le plaisir du public

Jacques Arnould, chargé des questions éthiques au Centre National d’Etudes Spatiales, tient à le rappeler en préambule. Il y a selon lui trois ingrédients essentiels à la bonne recette d’un spectacle aérien : le plaisir, la fascination et l’imagination. « Ça fait plus d’un siècle que ça dure ! Les meetings sont tels une grand-messe à laquelle on va avec plaisir. » La fascination est liée quant à elle au rêve de l’homme, celui de voler. « Les gens vous regardent et rêvent de monter dans vos machines. » L’imagination, enfin, distingue l’homme de la nature : « ce qui différencie vos prouesses de celles des mouettes et des oiseaux, c’est l’imagination ».

Dans le feu de l’action et à une période où les difficultés sont légion, il était sans doute primordial de le mentionner : la notion de plaisir est inhérente au meeting aérien. « Notre métier c’est donner du plaisir non pas prendre du plaisir », ajoute Jacques Bothelin, pilote de présentation, manager et leader de la Breitling Jet Team.

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Des mois de travaux administratifs, techniques et événementiels trouvent tout leur sens dans les yeux du public le jour J. Et les spectateurs sont loin de le bouder, ce plaisir : ce sont en effet plusieurs centaines de milliers de personnes qui se sont encore rassemblées sur cette saison pour s’émerveiller devant ces engins volants.

L’indispensable remise en question

Concrètement, les acteurs de ces événements le savent. Les meetings ont une dimension exceptionnelle et fabuleuse qui ne va pas sans enjeu. Même si le risque est maîtrisé, l’attention, elle, ne doit jamais être laissée pour compte. « Si c’était dangereux, nous ne le ferions pas », affirme le lieutenant-colonel Bruno Bézier. Tant pour les organisateurs que pour les pilotes, la remise en question est l’indispensable clé pour avancer en toute sécurité. S’entraîner continuellement. Se réinventer sans cesse. S’interroger pour s’améliorer. Autant d’échanges de bonnes pratiques et de retours d’expériences qui offrent l’occasion à chacun de s’enrichir. D’analyser les accidents pour ne pas les reproduire. De continuer à travailler sur ses compétences, astucieusement présentées ici par Frédéric Akary, pilote présentateur de P-51D Mustang. De comprendre le fonctionnement de son cerveau, d’en connaître les capacités et les limites, grâce à Christophe Brunelière, pilote de présentation et de ligne, auteur d’une étude sur le sujet. Autant d’informations qui apportent à tous un regard plus affuté sur les facteurs humains.

Coups de gueules, coups de coeur, la Convention FSA invite à la prise de conscience de ce qui fonctionne et de ce qui mérite d’être abordé différemment. Toute l’équipe de France Spectacle Aérien s’affaire pour que chacun trouve sa place, notamment Philippe Chetail, secrétaire général très impliqué. Les pilotes et démonstrateurs évoquent leurs besoins. Les organisateurs précisent leurs attentes. Les pistards, sous la houlette de Jean-Philippe Mayol et Pascal Rioland, exposent avec humour les facettes de leurs interventions pour éviter les débordements. Le tout au service de la sécurité. Tous le savent, humilité, écoute et vigilance sont les obligés de leur activité. Pour eux, pour tous.


© Marie Christophe
La proactivité au service du futur

Se remettre en question, c’est aussi évoluer avec son temps. Les attentes des autorités en termes de sureté sont de plus en plus exigeantes. Cyrille Valente, président de l’AJBS (Amicale Jean-Baptiste Salis, La Ferté-Alais) a ainsi fait part de l’évolution nécessaire à la survie de son meeting en exposant notamment l’accroissement des besoins liés aux règles de sécurité et sureté. Les coûts ont ainsi doublé passant de 77 000 euros en 2010 à 151 000 euros en 2017. L’homme a cependant essentiellement tenu à mettre en avant toute l’importance de la proactivité : être force de propositions au regard des autorités est une solution non négligeable et efficace, qui facilite le travail à tous.

Roland Labrousse, a pareillement rappelé l’importance de la proactivité et de l’anticipation via la communication : « Communiquer, ce n’est pas un mot sale ! ». De nombreux vecteurs de communication sont à la portée des organisateurs et sont sans doute partie prenante de la réussite de leurs meetings.

La Convention se termine et chacun repart vers son objectif, enrichi de ces échanges. Erik Beauvalot et Guillaume Saresani qui participaient pour la première fois, le soulignent : « nous avons pour projet de recréer une fête de l’air à Enghien et ce retour d’expériences est très profitable pour nous ».

Tous le savent le calendrier 2018 approche à grand pas : il faut agir dès maintenant pour que les manifestations aériennes puissent avoir lieu. Comme l’a précisé Jacques Arnould : « Vous êtes des druides et vous préparez les potions de nos prochains spectacles aériens. » Alors par Toutatis, Mesdames et Messieurs, faites-nous rêver, les Gaulois vous attendent !


© Marie Christophe